Quand tu partages ta vie depuis un certain temps avec ton compagnon, que les étapes boulots + maison sont franchies, vient inlassablement la question du " Et vous c'est pour quand ? " sous entendu qui n'en ai pas un pour savoir si nous comptons procréer un jour. Alors pour couper court à la discussion qui passionne les foules ou du moins tes proches, tu éludes un peu et tu formules une réponse un peu bateau du style " On y travaille " avec les sourires aimables en prime.
En fait intérieurement tu bouillonnes et tu aimerais beaucoup envoyer bouler les indiscrets, les relous, les impatients. A croire que "tomber enceinte" c'est simple comme "Bonjour" ; en réalité ça c'est dans les téléfilms à l'eau de rose. Et encore je m'estime heureuse ça n'aura mis "qu'un an et demi" à se concrétiser pour nous. Mais très franchement ça n'enlève rien à la douleur des déceptions qui s'enchainent et des sourires forcés que tu sers à ton entourage qui souvent n'a même pas idée de ton parcours. Non la majorité des gens scrute ton ventre et te rabâche le sempiternel " C'est pour quand ?" Comme si on ne se posait pas nous même assez souvent la question ...
Il y a autant de projet de famille qu'il y a de couples, qu'il y a d'histoires. Parce que personne n'est égaux quand il s'agit de "fabriquer" un bébé. Et il existe de multiples raisons médicales ou émotionnelles qui font qu'avoir un enfant parfois c'est compliqué, que ce qui doit se faire dans l'amour se fait aussi dans la douleur. Rien est simple. Rien ne coule de source. Il faut se battre parfois contre son propre corps, contre soit même. Il faut réussir à mettre les choses à plat, à se recentrer sur soi-même, s'entourer des bonnes personnes. Bref faire un enfant c'est vraiment pas une sinécure.
Et puis un jour, le test vire positif. Joie et euphorie laisse place quasiment instantanément la place à l'inquiétude (qui ne vous quittera plus). Attendre d'avoir passer la première échographie pour se réjouir vraiment et l'annoncer à la famille et aux amis. Et être heureux. Vivre une grossesse belle et sereine.
Sauf que ça c'est sans compter sur les scrutateurs de bidon ; c'est bien simple aux premiers signes d'arrondissement celui-ci ne t'appartient plus (déjà parce qu'un Lutin s'y développe). En clair ton ventre rentre dans le domaine public. Et vas y que je te touche - que j'essaye pour la plupart - et que je fais des blagues pas très drôles. Nan mais c'est quoi votre problème les gens ?! J'avoue n'avoir pas toujours bien réagis face aux "attaques extérieures" quitte à froisser, à vexer, à dérouter, à blesser. Mais bordel pour reprendre une formule bien connue " Ceci est MON corps " par extension ceci est MON ventre avec MON bébé dedans. Alors STOP. Je décide qui à le droit d'entrer dans cette bulle point barre. Fort heureusement les gens civilisés existent et demandent l'autorisation pour poser leurs mimines sur ta peau tendue ; ça met tout de suite dans de meilleures dispositions. Dans ce cas j'ai souvent répondu par l'affirmative. Je m'estime tout de même chanceuse car mon entourage n'a pas moufté ou alors c'est qu'il me connaisse très bien. (Haha) C'est pour dire que mes parents n'ont touché mon précieux que très très récemment et c'est moi qui est proposé.
Alors voilà entre la phase préfabrication et le chantier ; l'impression qui domine c'est que ton ventre n'est plus le tien. Il faut parfois-pour ne pas dire souvent- se faire violence pour parer les petites phrases de ceux qui ne nous veulent (nous le savons) que du bien. Et puis finalement une fois que la graine est plantée ce n'est qu'une histoire de 9 mois ...
Ou pas ...
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